A l'occasion de la montée en Ligue 1 en 2010, le maire de Brest, François Cuillandre annonce que les travaux de modernisation doivent permettre au stade de tenir « sept, huit ou neuf ans », réouvrant le dossier de la construction d'un nouveau stade
Au Froutven, une petite avancée pour le Grand stade
Brest métropole Océane a acheté 13 ha, au Froutven. Mais le projet ne verra pas le jour avant une bonne dizaine d'années.
Le serpent de mer commence à sortir la tête de l'eau. Vendredi soir, les élus de BMO ont acheté treize hectares de terrain au Froutven, au lieu-dit Maner-Coz. C'est là que s'élèvera, à terme, le Grand stade. Le prix moyen du m2 tourne autour des 15 €. Loin des 80 € exigés au départ par les propriétaires des parcelles concernées.
Toutefois, cet investissement de 1,8 million d'euros ne signifie pas que la construction du Grand stade va démarrer tout de suite. Il reste encore près de quatre hectares à acquérir. Pour le moment, ils ne sont pas à vendre, à l'inverse des parcelles acquises hier soir, pour lesquelles BMO a fait jouer son droit de préemption.
« Pas qu'une pelouse »
Mais surtout, le projet lui-même est loin d'être bouclé. Il faut dire que la tâche n'est pas anodine. « Un Grand stade, ce n'est pas qu'une pelouse avec des tribunes autour, expliquait François Cuillandre, président de BMO, dans une interview à Ouest-France, le 15 octobre. Il faut aussi penser aux commerces, aux services, que l'on installe à proximité. » Pour que l'endroit ne soit pas sinistre, sans vie, surtout, les soirs de matchs. Déjà , on sait que le site du Grand stade sera desservi par le tram.
« La multifonctionnalité, il faut aussi y réfléchir, ajoute Patrick Appéré, adjoint aux sports. Quand on regarde un peu ce qui s'est fait ailleurs, on voit que certains ont installé autour de leur Grand stade des commerces, des hôtels, des salles de congrès. En tout cas, une chose est sûre, poursuit l'élu : ce ne sont pas 20 matchs par an, même en Ligue 1, qui assureront les équilibres financiers du Grand stade. »
Un privé à la rescousse ?
Cet équipement, c'est aussi une affaire de gros sous. Soixante millions d'euros, pour une capacité de 20 000 places. En terme de services rendus à la population, on peut se demander si c'est le meilleur placement. Michel Guyot et les responsables du Stade brestois diront que oui. D'autres en douteront. Entre les deux, Patrick Appéré constate que « le Grand stade n'est pas notre seule préoccupation... »
En tout cas, il semble hors de question que la collectivité finance la totalité de l'investissement. « Le naming est une piste intéressante », confie Patrick Appéré. Un privé donnerait alors son nom au stade, en échange d'une participation financière conséquente. Une première expérience de ce type a eu lieu cet été, avec la tribune Arkéa de Le Blé.
Des regrets pour Le Blé ?
D'ailleurs, avec les travaux menés cet été dans le stade de la route de Quimper, BMO s'est donné du temps pour voir. « Le stade répond désormais aux normes de Ligue 1, rappelle Patrick Appéré. Nous avons porté la capacité de Francis-Le Blé à 16 000 places cet été. » François Cuillandre, lui, indiquait le soir de la grande fête de la montée, en mai dernier, que Francis-Le Blé pourrait encore remplir son office pendant « sept, huit, ou neuf ans. Ça dépendra aussi des résultats du club ».
Il faut reconnaître que les six millions de travaux réalisés cet été sont plutôt bien perçus, même si quelques problèmes de visibilité ou de sonos sont apparus. Et surtout, certains supporters n'hésitent plus à dire qu'en ville, avec ses tribunes RDK et Foucauld, Francis-Le Blé dégage un charme, pour ne pas dire une âme, qu'ils ne pensent pas retrouver de sitôt au Froutven.
Olivier PAULY.
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